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Interview

«Il faut réévaluer les risques de l’aspartame»

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Santé. Selon le chercheur italien Morando Soffritti, l’édulcorant aurait des effets cancérogènes.
(CC Sarah Korf / Flickr)
publié le 17 janvier 2011 à 0h00

Des boissons aux yaourts, en passant par les desserts, bonbons ou chewing-gums, les produits «light» ou «sans sucre» se multiplient pour soulager nos consciences. Aujourd'hui, l'aspartame est l'édulcorant de table (sucrette) et l'additif alimentaire le plus utilisé. Faible en calories, il a un pouvoir sucrant environ 200 fois supérieur à celui du sucre de table. Plus de 6 000 produits, dont 500 pharmaceutiques (vitamines, sirops antitoux) en contiennent et, selon le Réseau environnement santé (RES), 200 millions de personnes dans le monde en prendraient «régulièrement».

Les plus gros consommateurs sont les enfants et les femmes en âge de procréer. Leur absorption quotidienne est estimée à 2,5 à 5 mg par kg de poids corporel. La dose journalière admissible établie par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est de 40 mg/kg. Mais depuis sa mise sur le marché dans les années 80, l'aspartame a régulièrement été suspecté d'effets néfastes sur la santé. Le revoilà aujourd'hui dans le collimateur, avec deux études scientifiques relayées, il y a quelques jours, par le RES. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environnement (Anses) a indiqué qu'elle allait les examiner «sans délai» afin, éventuellement, de «proposer de nouvelles recommandations aux autorités françaises» et «une saisine de l'EFSA pour une réévaluation du bénéfice risque». Un poison à retardement que ce «faux sucre» ?

La première étude, danoi