Quatre femmes sur dix en France auront recours à l'interruption volontaire de grossesse à un moment de leur vie. Mais dans quelles conditions ? La loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est mal appliquée en France. Le constat n'émane pas de fofolles, d'hystériques criant au loup. La très sérieuse Inspection générale des affaires sociales (Igas) ne dit pas autre chose (1). Une circulaire récente du ministère de la Santé (2) reconnaît, elle aussi, des difficultés, et promet de veiller à «l'amélioration de la prise en charge des IVG». Sur le terrain, le Planning familial ainsi que la Cadac (Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception) et l'Ancic (Association nationale des centres d'IVG et de contraception), le constatent tous les jours, et encore plus depuis la restructuration de l'hôpital public. Lasses d'interpeller le gouvernement, elles attaquent. Leur avocate vient d'adresser un recours gracieux à François Fillon soi-même. Il a deux mois pour répondre. Faute de quoi le recours atterrira devant le Conseil d'Etat. Ce que demandent les associations ? Tout simplement l'application de la loi.
Mineures. En 2001, une réforme portée par Martine Aubry a fait passer les délais légaux d'avortement de dix à douze semaines, et assoupli les autorisations pour les mineures. Ces progrès «demeurent fragiles» selon l'Igas. D'abord, les inspecteurs pointent des «goulots d'étranglements préoccupants».