«Dans le temps, les hommes faisaient plein de trucs pour les femmes. Ils leur tenaient la porte, ils tiraient une chaise quand elles voulaient s'asseoir, ils les aidaient à mettre leurs manteaux», énumère Joséphine, élève de 3e du côté de Bordeaux. Des regrets ? «Non, aujourd'hui, la galanterie, c'est déplacé.» D'ailleurs, depuis qu'un de ses camarades de classe lui écrit des poèmes, elle le trouve «relou». Les filles ne seraient donc plus du tout sensibles à la délicatesse des garçons ? «Y a plein de choses qu'on peut faire nous-mêmes, estime Justine, collégienne à Verdun. Les hommes ne sont pas des esclaves.»
«Avec l'obsession de l'égalité hommes femmes, beaucoup de choses se perdent, théorise Jennifer, 16 ans, en première ES à Paris. Mais les mecs quand ils sont tout gentils, c'est jamais gratuit.» La suspicieuse Jennifer raconte tout de même cette anecdote : dans une fête, fatiguée, elle a demandé à un garçon de lui laisser son fauteuil, persuadée qu'il allait l'envoyer bouler. En fait, «il a porté le fauteuil jusque sous mes fesses !» Restée sans voix, elle n'a même pas pensé à le remercier.
«J'ai rien contre la galanterie, assure Marvin, 15 ans, élève à Athis-Mons (Essonne), mais quand on voit les filles d'aujourd'hui, des sauvages qui se battent même entre elles, ça donne pas envie.» A ses côtés, Mélissa semble pourtant toute douce. Ces deux-là ne sortent pas encore ense