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DECRYPTAGE

Les «mères de l’ombre» vers la lumière

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La députée Brigitte Barèges présente aujourd’hui un rapport préconisant la fin de l’anonymat des femmes qui accouchent sous X.
Des lits de nouveaux-nés. (© AFP Christof Stache)
publié le 28 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 28 janvier 2011 à 11h28)

Un né sous X est un enfant né de personne. Il n’a pas de nom, ni de filiation. Officiellement, sa mère n’a pas accouché de lui. Ce maintien de l’anonymat de la mère et du secret de la naissance est-t-il souhaitable ? Pour qui ? Faut-il remettre en cause cette exception française?

Aujourd'hui, la députée UMP Brigitte Barèges (Tarn-et-Garonne) présentera les conclusions de la mission parlementaire qu'elle a menée sur «l'accouchement dans le secret». Dans ses préconisations à François Fillon, elle propose de «supprimer l'accouchement dans l'anonymat» mais de «garder la possibilité d'accouchement secret». Autrement dit :«La confidentialité s'impose et doit en effet être garantie» à la femme qui souhaite accoucher dans la discrétion. «En revanche, rien ne s'oppose à ce que par consentement mutuel, l'enfant et la mère décident de lever le secret qui les réunit.» Ce qui n'oblige personne à des retrouvailles forcées, mais peut améliorer la quête des origines des enfants nés sous X.

Pour cela, la députée lance prudemment plusieurs pistes dont la constitution d'un comité de pilotage parlementaire pour préparer une modification de la loi. Ce rapport a moins de chance que d'autres de finir dans un tiroir depuis que, mercredi, la cour d'appel d'Angers a décidé de confier la garde d'un bébé né sous X à ses grands-parents génétiques, malgré l'opposition de la mère. Une décision de justice qui a surpris tout le monde, y compris les premie