Il y a les rocailleuses. Les haut perchées qui agacent, les enjouées qui donnent le sourire et les graves qui ensorcellent. Celles qui délivrent des flots de paroles et celles qui tremblent… Qu’importe son timbre, sa tonalité ou sa hauteur, la voix en dit encore plus que les mots qu’elle véhicule. Etonnant quand on sait que cette singularité sortie du larynx n’est finalement composé que d’une soufflerie - nos poumons - et d’un vibrateur, nos deux cordes vocales.
Comme certains sont mal dans leurs pompes, d’autres sont mal dans leurs voix. A l’image de ce jeune homme, directeur général d’une grande entreprise, doté d’une voix de fausset et qui a dû affronter les ricanements d’une assemblée lors de son premier discours. Ou cette mère de famille à la voix trop cassée, obligée d’utiliser une clochette pour appeler ses enfants.
Et ils sont de plus en plus nombreux, ces complexés de l'organe vocal qui, sans réelle pathologie, viennent toquer aux portes des phoniatres, les médecins de la voix, et orthophonistes, les rééducateurs. Si certains, appâtés par les nouvelles techniques de réparation (lire ci-contre), rêvent d'un rajeunissement, la plupart veulent le plus souvent faire la paix avec leur organe. «Pas un jour ne passe sans qu'au moins un de mes patients vienne me voir parce qu'il n'aime pas sa voix, raconte Jean Abitbol, chirurgien ORL et phoniatre (1). Quand on est mal dans sa voix, on est bien souvent mal dans sa vie.»
«Masque». Exagéré ? Pa