Un jour de pluie, 13 h 30, un petit restaurant dans le IIe arrondissement de Paris. Autour d'un velouté à la châtaigne, quatre personnes discutent à bâtons rompus de leurs dernières vacances, du retard de l'Italie en matière d'utilisation d'Internet et d'allergies alimentaires. Rien de plus banal, a priori, si ce n'est que le quatuor ne s'est rencontré qu'une demi-heure plus tôt, au début de ce colunching, sorte de speed-dating amical et gastronomique de deux heures. Point commun des convives ? Ils travaillent depuis leur domicile et en ont eu ras-le-bol de manger leurs restes de spaghettis bolo devant les infos de 13 heures. Ils se sont donc inscrits à ce déjeuner via le réseau social Facebook.
Collègues. Au milieu des gourmands, Sonia Zannad ne boude pas son plaisir. Cette chargée de communication freelance de 32 ans a lancé le concept en mars 2010. Plusieurs fois par mois, elle lance des invitations dans une des bonnes adresses de son répertoire, en limitant le nombre d'inscrits à six ou huit. Lassée de manger «n'importe quoi, n'importe quand», elle a fait le pari qu'elle n'était pas la seule à regretter les bruits de couloirs et les blagues qui circulent lors des déjeuners entre collègues. Elle ne s'est pas trompée. Thésards, autoentrepreneurs, photographes, journalistes ou scénaristes en freelance, jeunes femmes en congé maternité : plus de 1 700 personnes se sont déjà inscrites sur la page Facebook dédiée au colunching et l'