Un enfant conçu grâce au sperme d’un tiers pourra-t-il un jour, en France, avoir des informations sur son donneur ? Voir sa photo ? Le rencontrer ? Pour l’instant, l’anonymat le plus total reste la règle, inscrite dans la loi. La révision
de la législation sur la bioéthique qui a débuté hier après-midi à l’Assemblée nationale ne touchera pas à ce sacro-saint principe.
Statu quo. Le nouveau ministre de la Santé, Xavier Bertrand, n'a pas repris à son compte la proposition de lever l'anonymat que Roselyne Bachelot avait audacieusement inscrite dans son projet de loi. Cette mesure a été balayée. «L'anonymat préserve les dons», a justifié hier le ministre dans Libération. Fin de non-recevoir.
Plusieurs arguments sont utilisés par les partisans du statu quo, que l'on trouve à droite comme à gauche. «Dans le don de gamètes, il n'y a pas d'histoire comme dans le cas de naissances sous X», a, par exemple, plaidé Jean Leonetti, rapporteur UMP de la commission spéciale chargée de la réforme, hostile à ce qu'il appelle «une vision biologique de la famille».
Les Cecos (banques de sperme et d'ovocytes) ont permis la naissance de 50 000 enfants depuis leur création, il y a trente ans. «Moins d'une centaine d'entre eux demandent aujourd'hui la levée de l'anonymat», a affirmé Jean-Marie Kunstmann, praticien hospitalier en médecine de la reproduction à l'hôpital Cochin, à Paris, lorsqu'il a été auditionné par les députés.
Un, ou cent, o