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Libération

Les fécondations artificielles verrouillées

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publié le 15 février 2011 à 0h00

Loin des demandes de la société. Dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, le législateur a, encore une fois, voulu limiter strictement l’aide de la science à l’infertilité médicale. Médicale, et pas «sociale» : autoriser l’insémination aux célibataires ou aux couples de femmes ? C’est non. Inventer un cadre légal pour la gestation pour autrui (lire pages 26 et 27) ou, au moins, trouver une manière de régulariser des enfants français nés d’une mère porteuse à l’étranger ? Non. Permettre la levée de l’anonymat des dons de gamètes ? Toujours pas. Une petite poignée de députés a défendu des amendements isolés en ce sens. En vain.

La discussion à l'Assemblée nationale a toutefois ouvert la porte à quelques changements. Parfois contre l'avis du gouvernement. Actuellement, les donneuses d'ovocytes et les donneurs de spermatozoïdes ont l'obligation d'être déjà mère et père. Ce ne sera plus le cas. C'est un moyen de compenser la pénurie qui pousse les Françaises à aller chercher un don d'ovocytes à l'étranger, en Espagne par exemple. Selon les derniers chiffres de l'Agence de la biomédecine, 469 couples ont bénéficié d'un don d'ovocytes en France en 2008, tandis que 1 639 autres restaient en attente. En France, les femmes deviennent mères vers 30 ans. Supprimer la condition pour une donneuse d'avoir déjà procréé, c'est, dit crûment, s'assurer d'obtenir des œufs plus frais. En échange, la donneuse pourra faire conserver ses ovocytes afin, éventuellement, de les utiliser plu