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Libération
Interview

«La jouissance des femmes fait peur»

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Point G . Odile Buisson, gynécologue, a réalisé des échographies du coït, révélant les transformations du clitoris.
publié le 18 février 2011 à 0h00

C'est une belle femme qui parle de sexe avec une joie exubérante. Elle emploie volontairement des mots crus, lâchés avec volupté, comme si c'était une incroyable transgression. Odile Buisson, 54 ans, est gynécologue obstétricienne à Saint-Germain-en-Laye. Persuadée que le point G n'est pas «un mythe moderne», elle a réalisé, en 2009 et 2010, les premières échographies du clitoris, et même du coït, grâce à «un couple de soignants volontaires dévoués à la cause des femmes» (Libération du 13 juillet 2010). L'anatomie féminine demeure peu explorée par la médecine et le plaisir des femmes tabou dans l'université française, déplore-t-elle avec beaucoup d'ardeur. Pourtant, «l'accès au septième ciel ne dépend pas de la seule qualité d'un amant». Démonstration dans un livre énergique (1).

Pourquoi ce livre, Qui a peur du point G?

J'ai eu envie de l'écrire après la polémique sur l'étude du King's College de Londres qui dit que le point G n'existe pas. Pour vérifier une hypothèse génétique, les épidémiologistes ont sondé plus d'un millier de jumelles, âgées jusqu'à 83 ans, pour leur demander si elles «croyaient» avoir une zone «de la taille d'une pièce de 20 pence» sur la partie antérieure du vagin qui provoque un plaisir particulier quand elle est stimulée. Je critique leur méthode mais ils ont de bons attachés de presse, et la nouvelle a fait le tour du monde. J'étais très énervée, il fallait répliquer.

Qu’avez-vous mis en évidence avec vos échographies du clitoris?

Le clitoris est véritablement l’organe oublié! Il a fallu attendre 1998 pour e