Des crèmes pour le visage dernier cri, du chocolat au piment doux, du parfum solide élaboré par un petit créateur : les rayonnages aux lignes épurées du Smart Store, jeune enseigne située dans le IXe arrondissement de Paris (1), accueillent les dernières tendances du marché. Une énième boutique pour bobos ? Oui, à une différence près. Ici, rien (ou presque) n'est à vendre. Dans le coin cosmétiques, on ne trouve que des échantillons, en petits tubes ou en minipots. L'espace attenant héberge un bar. Certaines gourmandises sont à déguster sur place, d'autres sont à emporter, mais on ne peut rien acheter non plus.
Au fond du magasin, des pulls en cachemire côtoient des montres rigolotes. Imaginés par des designers en mal de points de distribution, ces produits arty sont les seuls à être mis en vente sur place. Pour pouvoir se servir dans les autres étagères, à raison de cinq objets par semaine, il suffit de s'acquitter d'une souscription annuelle de 10 euros.
Confidentiels. L'idée est née au Japon, en 2007. A Tokyo, le Sample Lab (soit «laboratoire d'échantillons») se trouve au cœur d'un grand centre commercial et ne désemplit pas. Les quatre concepteurs du Smart Store parisien se sont inspirés du modèle nippon, mais ils ont fait le choix de rester confidentiels. Cachée au fond d'une cour d'immeuble, l'enseigne ne cherche pas à attirer le tout-venant. «Nous n'avons pas fait de pub : nous voulions que les gens se passent le mot. Par contre,