Enfant moins écouté, enfant délaissé, enfant «sandwich» : dans une fratrie de trois, mieux vaut ne pas être le deuxième si l'on en croit les sites internet dédiés à l'éducation et les ouvrages spécialisés. Moins responsabilisé que son aîné, l'enfant «du milieu» serait aussi moins choyé que son cadet, et en permanence comparé aux deux autres par ses parents : plus bavard que le grand, moins câlin que le petit. Appliqué aux performances scolaires, ce parallèle peut d'ailleurs se révéler néfaste, pour peu que l'aîné soit bon élève. Vu sous cet angle, l'enfant du milieu part avec un sacré handicap… «Il n'y a pas une place pire que l'autre», rassure cependant Françoise Peille, psychologue clinicienne attachée à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Paris. «Les seconds tirent d'ailleurs leur épingle du jeu dans les familles où les attentes parentales sont fortes. Ils sont un peu protégés : les parents se projettent plus sur les aînés et les derniers», ajoute l'auteure de Frères et sœurs : chacun cherche sa place (1), qui reconnaît tout de même que les puînés peuvent souffrir d'un déficit d'attention.
Distance. On pourrait supposer que l'adolescence et le début de la vie d'adulte mettent à distance pour de bon ces questions de guéguerre fraternelle. Et pourtant, la place qu'on occupe dans sa fratrie reste un repère fort et un élément déterminant de l'identité personnelle. «Cela se remarque particulièrement au moment du d