Menu
Libération

Une bonne nature que cette «Passerelle»

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mars 2011 à 0h00

Cela faisait un moment que l’on arpentait les rues de Marseille, avec le même refrain en tête, qu’il faut se perdre dans les villes pour les découvrir, et les aimer. Plusieurs fois, on était passé devant ce restaurant-bibliothèque-bar à vin et caviste, la Passerelle (1). Très haut de plafond, avec des salles à l’arrière, une cour. Et des bouteilles sur les étagères. Quasiment que du vin naturel. Ce soir-là, on est entré pour écrire en mangeant, ou l’inverse, et pour accompagner un agneau au paprika, on a goûté la Babiole, cuvée de l’Ardéchois Andréa Calek, ancien mannequin tchèque qui fait défaillir les vigneronnes par sa prestance et ses bons vins. Le garçon a travaillé quelque temps avec Gérald Oustric, viticulteur de Valvignères dont on boirait les vins jusqu’à plus soif - ce qui peut mener assez tard car ils donnent souvent soif. Oustric voulait réduire la taille de son domaine. Il a cédé quelques hectares à Calek et dès le premier millésime, l’ex-punk tchèque a réussi un vin délicieux, avec plus de matière que celui de son mentor. Un régal très soyeux.

Un autre soir, la cuisine donnant envie de revenir, on a accompagné une poêlée de foies de volaille de la cuvée Racines de Claude Courtois, figure très entière du monde du vin. Cela fait longtemps que cet homme travaille ses vignes de façon naturelle en les laissant s’enherber, en labourant un rang sur deux. Un travail de paysan qui l’a fait passer pour un rustique, avant que les vins naturels ne se développent, que beauco