Vous prendrez bien un peu de testicules de bouc, un bout de rate de porc, une lichette de chameau séché ou bien une salamandre en brochette ? Comment ça, beurk ? On fait sa chochotte ? On tord le nez sur les criquets frits et les vers de bambous ? Ah ! Pourtant, quel délice, quel fumet cette tête de chèvre avé les yeux, quel émoi, quelle extase ce cochon d'Inde rôti sur son lit de pommes de terre accompagné d'une sauce tomate épicée. Et que dire encore de ce délicat rat fumé, dont la chair n'a d'égale que celle de l'araignée ou du chien. Et cette inoubliable soupe de sang cru qui se délecte très très fraîche saupoudrée de cacahouètes concassées. Bon appétit, ami lecteur. Du moins à ceux qui n'ont pas encore rendu leur quatre-heures. Comme à ceux qui ont bien compris que, des pires goûts aux sublimes saveurs, tout est affaire de subjectivité à travers la planète boustifaille. Telle est la très illustrée démonstration de l'ouvrage Ça se mange ! de Neil Setchfield (1) qui, dès la préface, annonce le menu : «Nous les Occidentaux avons beau afficher des airs supérieurs en ce qui concerne nos choix alimentaires, tout le monde, au fond, consomme des choses peu appétissantes. L'être humain a toujours ingéré pratiquement tous les morceaux de tous les animaux et végétaux sur lesquels il parvenait à mettre la main, du moment que cela ne risquait pas de le tuer.»
«Molle». Ce photographe anglais, aux papilles particulièrement curieuses et tolérantes, a g