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Libération

Le vendredi au sommeil

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Polochon. Pour cette Journée du sommeil, notre reporter a joué les «embedded» dans un hôpital spécialisé.
publié le 18 mars 2011 à 0h00

Vingt-quatre heures transformées en «sujet». Un rêve de journaliste ? Allongé dans un lit, ausculté de la tête aux pieds… Une voisine aux petits soins a suggéré l'idée. «Toi qui es souvent fatigué, tu voudrais pas aller en reportage dans une clinique, ce serait idéal pour illustrer la Journée du sommeil du 17 mars.» Et voilà comment on s'est retrouvé au 13e étage de l'hôpital Pellegrin du CHU de Bordeaux. Vue imprenable, assis sur un siège, comme chez le coiffeur, à se faire «équiper». «Visser», ou «coller» préfèrent dire les spécialistes, chercheurs du sommeil, de ce «laboratoire» qui accueille des cobayes. «On ne dit pas cobayes, nous, on les appelle des sujets», explique le docteur Pierre Philip, infatigable responsable de l'unité de recherche du CNRS Sommeil, attention et neuropsychiatrie, subventionnée par le conseil régional, qui multiplie les études visant à évaluer et trouver des remèdes à la somnolence, l'hypersomnie, toutes choses qui rendent les individus vulnérables…

Saucissonnage. Un grand type qui s'appelle Victor est donc chargé, ce soir, de nous transformer en «sujet». Et de nous «coller». Pour ce faire, il nous fabrique un «chignon» d'électrodes à l'aide d'un bâtonnet enduit de colle à l'eau. Sur la tête, derrière les oreilles, sur le menton. Rien n'est laissé au hasard. Objectif : tout mesurer. Les mouvements des yeux, ceux des muscles du menton, la respiration et, bien sûr, l