Un congé paternité obligatoire ? Voilà une idée «révolutionnaire» qui émane du Medef. Ce matin-là, pour son point presse mensuel, Laurence Parisot a parlé assurance chômage, Japon et cotisations sociales. Les chiffres volent, l'ambiance est de plomb. On s'est incrusté pour en savoir plus sur cette idée audacieuse, que la patronne du Medef a lancé, peu avant la journée des femmes du 8 mars : un congé obligatoire pour les pères à la naissance de leur enfant. Laurence Parisot a l'air ravie d'en parler. «Comment m'est venue cette idée ? Avec la misogynie ambiante.» Derrière, dans les rangs des journalistes économiques, une voie masculine souffle : «Ça y est, c'est reparti !» Laurence Parisot continue : «C'est triste mais nous ne progressons plus sur l'égalité homme/femme dans notre société.» Soupirs dans la salle. C'est encore pire quand elle détaille le (non) partage des tâches domestiques assumées à 80% par les femmes. On entend un quadra : «Chez moi, c'est moi qui repasse.» Un autre : «Et la poubelle, hein, qui descend la poubelle ? Il faut le dire.» Le sujet intéresse ou titille tout le monde.
«Levier décisif». Imperturbable, Laurence Parisot déroule son menu : «Savez-vous qu'en ce moment en Norvège deux ministres sont en congé paternité, dont celui de la Justice ?» Elle fait campagne, là sous nos yeux, et veut imposer le thème «dans l'agenda social», au «second semestre», «avec les o