Etoffes antistress, filaments de betteraves, rêves de nanofibres… En 2006, lors de l’événement Lille 3000, nous découvrions ces tissus bizarroïdes dans l’exposition Futurotextiles 1. Ce cabinet de curiosités de demain était encore très expérimental (1). Aujourd’hui, à Barcelone, arrivée à bon port de Futurotextiles 3 (2), exposition qui s’est enrichie de pièces récentes, particulièrement espagnoles, la Catalogne étant, comme le Nord français, une région textile.
Mises en scène au Musée maritime, toutes voiles pédagogiques dehors, les fibres ne savent plus où donner de la matière, naturelle ou synthétique. Une robe toute en chevelure blonde, de l'artiste Ben Gregory, rappelle que la finesse du fil est passée du cheveu à l'imperceptible toile d'araignée. C'est l'âge des «nanos» ! Il va falloir aussi compter avec des textures en basalte, carapaces de crabes, soie d'araignée ou autres composites comme le Kevlar en fibres d'aramide. Dépassé, le simple coton : le voici encapsulé pour dégager des agents actifs, tels des parfums. Ainsi, de draps énergisants, en arbres en fibres luminescentes, en passant par des vélos en carbone et lin, cet inventaire peint un tableau original de l'avenir.
Cette présentation itinérante, qui a déjà voyagé de Courtrai (Belgique) à Shanghai, n'est pas qu'une vitrine lilloise. Elle est soutenue par le réseau économique Acte, créé en 1991, qui réunit 70 villes européennes textiles. Ce secteur sinistré depuis les années 70-80 se reconvertit