Salon de la mort, Carrousel du Louvre, à Paris, vendredi matin. La salle Gabriel est comble malgré le soleil qui chauffe dehors. Sur l'estrade, sourire calme, voix assurée, Marie de Hennezel, psychologue clinicienne spécialiste de la fin de vie, affirme : «La mort spectaculaire est omniprésente : catastrophes, faits divers, etc. Mais la mort intime, celle qui nous touche dans nos cœurs, n'a plus sa place dans nos vies et dans notre société.» Le ton était donné pour la première édition du Salon de la mort qui s'est achevée hier. Le fil conducteur de la manifestation est un regret, que Jessie Westenholz formule ainsi, la voix nouée : «Personne ne se dit : "C'est ma mort, et je voudrais la réussir."» Avec Jean-Pierre Jouët, spécialiste comme elle de l'organisation de salons, elle a convié une centaine d'exposants et mis sur pied 23 conférences pour tenter de «réintégrer la mort à la vie».
Dans les allées, des personnes âgées et quelques jeunes femmes déambulent. Pour répondre à leurs questions, deux salles accueillent les exposants : professionnels de la mise en bière et de la crémation, notaires, assurances, associations d'accompagnement aux soins palliatifs et de soutien aux personnes endeuillées. Un troisième espace est consacré aux innovations. La tendance pressentie à la Toussaint (Libération du 1er novembre) se confirme : Internet s'invite de plus en plus dans nos morts. Ainsi Foruforever (1) propose de créer un «arbre de