Il s'appelle Rodolphe Grosléziat et cultive son jardin. Il a une bonne tête. On se dit, en le voyant pousser sa brouette chargée de courges, que ce ne doit pas être un mauvais bougre. Dans la vie, Rodolphe est professeur d'histoire géographie et il habite en Picardie, à Bourseville. Il est à la tête de 600 m2 bien bêchés et tient un carnet de bord sur lequel il note tout. Météo, temps passé à jardiner, dépenses, achats de graines… De septembre 2008 au 31 août 2009, ses calculs sont précis : il a récolté 3 444,39 euros de fruits et légumes en déboursant seulement 665 euros.
Le Boursevillois a donc écrit le Potager anticrise (1), 272 pages de réflexion sur ses «expériences» personnelles dans le potager. «Le potager est une véritable richesse par les temps qui courent. C'est excellent pour le repos de l'esprit, pour le bien-être du corps, et cela soude les liens familiaux. D'un point de vue économique, nous ressentons pleinement l'aide financière que nous procure le potager. Si j'étais smicard, elle représenterait 28% de mon salaire net annuel», livre-t-il au Courrier Picard (2). A l'époque, les 7 000 exemplaires de la première édition de son livre se sont vendus en cinq semaines, et 8 000 autres ont été imprimés.
Depuis, Rodolphe a créé un blog qui a reçu plus de 400 000 visites. Il y tient des «chroniques potagères», et dans un post récent, il écrit notamment : «Le potager anticrise a incité pas mal de monde à se mettr