Menu
Libération

Les salauds passent au salon

Article réservé aux abonnés
Antisocial. Devenez un patron voyou, exploitez un Péruvien ou virez des étrangers… Le politiquement incorrect est le nouveau filon des éditeurs de jeux. «Libération» a enchaîné les parties.
Pochette du jeu "Plan social" (Marwanny Corporation/ éditions Equilibre et Aventure)
publié le 22 avril 2011 à 0h00

Al'annonce de la sortie prochaine du jeu Casse-toi pov'con, on s'est dit, on tient un filon : entre Plan social, un jeu de cartes qui fait un tabac, dans lequel il faut virer un maximum de salariés, Tiers-mondopoly (qui a déjà quelques années), où chaque joueur campe un pauvre Péruvien tachant de sauver ses champs, en passant par Trollland, dans lequel il faut expulser des habitants de ton pays mais qui ne sont pas comme toi, y aurait-il du politique, voire du politiquement pas correct qui se glisserait dans les jeux de société ?

En tout cas, il y a manifestement une tendance à jouer les (faux) irrévérencieux. Brisons-la avec le Scrabble de mamie et organisons un vaste apéro de malfaiteurs façon tripot. Les bières étant servies, on attaque avec Plan social, le jeu qualifié par certains de «corrosif et cynique», parce que, voyez, il faut jouer les patrons qui virent des salariés et délocaliser le premier.

Remets m'en une, je comprends rien à la règle, et pourtant c'est du simple, vu qu'entièrement repompé sur le principe du Uno. «Plus t'es dégueulasse, plus tu gagnes de points», résume un des participants encore lucide. A l'énumération des fonctions de salariés à virer, on est censé rire : shampouineuse de pingouins, chargé des arômes pour suppositoires, mouleur de saucisses, décapsuleuse de Valstar. Et attention, quand tu vires un handicapé, ça fait encore plus de points. Ça doit être l'idée que les auteurs se font