Tous dans la rue, sans croix, ni autel. Ce week-end, coïncidence du calendrier aidant, les Eglises catholique, protestante et orthodoxe ont célébré Pâques ensemble. «Un rassemblement œcuménique et festif», organisé dans une dizaine de villes de France. Au fond, une envie de visibilité. «Au même titre qu'une manifestation civile, la composante religieuse exprime qu'elle est là, sans tapage, analyse Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France. Ces rendez-vous sont liés au besoin des catholiques d'être moins complexés.»
Hier, la place Royale de Nantes (Loire-Atlantique) a vibré aux sons des chants gospel et d’un message d’espérance, lu par les trois représentants des Eglises chrétiennes, oubliant les différends de l’histoire. Samedi, en plein centre-ville d’Orléans (Loiret), quelque 150 personnes se sont allongées à même le sol puis relevées pour un flashmob symbolisant la résurrection du Christ. D’autres rassemblements ont eu lieu, comme sur les bords des lacs d’Enghien (Val-d’Oise) et d’Annecy (Haute-Savoie).
«L'idée était aussi d'interpeller. Nous pensons que dans une société laïque, il doit y avoir la liberté pour chacun de dire ses convictions sans que cela ne représente une menace», explique le pasteur Guillaume de Clermont, de l'Eglise réformée d'Orléans. A Nantes, où Claude Guéant s'était attaqué aux prières de rue au début du mois, le pasteur Caroline Schrumpf regrette seulement que ce débat «parasite»