Il y a «la nouvelle» qui est compétente mais n'a «pas beaucoup de nénés» ; le directeur de thèse qui sermonne sa doctorante : «Si c'est pour faire des enfants et ne pas s'en occuper, ça ne sert à rien» ; un patron qui se sent encerclé par des salariées enceintes : «Je vais investir dans la ligature de trompes.» Une employée du service bricolage d'un grand magasin à qui les clients demandent d'aller chercher un collègue «homme». Bien sûr, on parle aussi vêtements (pas chiffons). La jupe ? A une jeune femme en stage dans un cabinet de conseil renommé, que son patron emmène à un rendez-vous, on reproche de l'avoir oubliée : «Oui, bah, tu aurais quand même pu mettre une jupe, au moins ça nous aurait aidés.» A des thésardes, une chercheuse conseille de la laisser au placard le jour de leur oral : «Demain, évitez de mettre des jupes devant les membres du jury, ça pourrait mal passer.»
Des histoires comme ça, fragments du sexisme ordinaire, il y en a des milliers, balancées sur un site créé à dessein. Evidemment, tout le monde n'a pas forcément le réflexe de se jeter sur son clavier pour raconter son énervement sur Viedemeuf.fr. Mais, à lire, c'est très instructif. Et depuis sa création, il y a moins d'un an, le site, calqué sur Viedemerde.fr, revendique 1,2 million de visites (et 400 000 visiteurs uniques). Avec des pics de fréquentation, comme le 8 mars,