Ça se passe en 2010, en France. Des groupes Facebook invitent à «casser du PD» ou à signer une «pétition pour interdire l'homosexualité». Des couples du même sexe ou des transsexuels sont agressés aux terrasses des cafés. Hier, SOS Homophobie rendait public son rapport 2011. Basé sur les témoignages que l'association reçoit au cours de l'année sur sa ligne d'écoute et son site internet, ce bilan, en l'absence de statistiques réalisées par le ministère de l'Intérieur ou de la Justice, est la seule publication permettant de suivre l'évolution de l'homophobie dans l'Hexagone.
«Radicalisation». Constat pour 2010 ? Après une stagnation ces dernières années, l'association a reçu près de 1 500 témoignages, soit une augmentation de 20% en 2010. Son niveau le plus élevé en quinze ans d'existence. «C'est la preuve que les discriminations qui paraissaient acceptables il y a quelques années sont de moins en moins tolérées. Les appelants se considèrent comme victimes et ne veulent plus se laisser faire, expose Bartholomé Girard, président de SOS Homophobie. Les gays, lesbiennes et trans sont de plus en plus visibles, mais il y a une radicalisation d'un noyau dur homophobe.»
Cette haine s'exprime sur de nouveaux terrains. Parce qu'ils entraînent un sentiment d'anonymat, d'impunité par rapport aux lois, les espaces publics, qu'ils soient virtuels ou réels, sont devenus «les nouvelles forteresses» de l'homophobie.
En tête, pour la d