Ce jour-là, la mariée était en rose, et ça faisait mal aux yeux. Il faut dire qu'on l'attendait sinon en blanc, au moins en écru, en camel ou en marine. Sobre et classe, comme les robes qui ont fait son nom. C'était présager le meilleur de Delphine Manivet. Or les mariées sont ainsi faites qu'elles signent des deux mains - l'une pour le meilleur, l'autre pour le pire. Le pire, c'était donc cette combinaison proche du fluo, sur un string en dentelle qu'on faisait plus qu'imaginer. «Huit dollars dans une friperie à Los Angeles», précise-t-elle quand on lui demande des explications. Et toc : dit comme ça, c'est la combi qui est in, et la journaliste qui est out. Il n'empêche que si elle avait porté autre chose, on l'aurait trouvée moins fifille. Le fait qu'elle appelle ses collaboratrices «minette» et leur tombe dans les bras pour leur dire bonjour serait mieux passé - sans parler des caquètements, émis tête rentrée dans les épaules, entre chaque série de clichés pris par le photographe chargé de lui tirer le portrait. Mettez-vous à sa place, me direz-vous : elle n'a que 34 ans, et puis fliquée comme ça, elle devait se sentir mal à l'aise… Oui mais quand même, pourquoi ce déguisement ? Car enfin, hormis ces gamineries, et aussi profond qu'on ait pu creuser, cet uniforme pétard n'est pas taillé pour elle.
N'importe quelle future mariée qui s'intéresse à la mode connaît Delphine Manivet. Ses robes, toujours blanches et sages, s'inspirent des noces d'antan : vieil