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Tu mitonnes!

La revanche du concombre

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Tu mitonnes !dossier
Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, ode en trois recettes à ce légume injustement accusé.
publié le 16 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 17 juin 2011 à 15h55)

Quoi, qu’est-ce qu’elle a la gueule du concombre, elle ne vous plaît pas ? Trop long ? Trop court ? Trop dur ? Trop vert ? Pas de chez nous ? Ce sont les pépins qui vous déplaisent ? Il vous a fait du mal à la cantine quand vous étiez petit ? Non ? Alors vous pouvez nous dire pourquoi vous passez devant lui en tirant une tête de trois pieds de long depuis une poignée de semaines ? Comment ? C’est encore cette histoire de bactérie tueuse qui vous fait tailler la route quand vous croisez un concombre alors que l’on vous répète qu’il n’y est pour rien. Ah, elle est jolie la France des mangeurs ! Il suffit d’un affreux soupçon vite démenti sur un comestible sans défense pour que tout le monde fasse ensuite beurk à sa vue. Allez, du balai le concombre, direction la poubelle, le tas de compost, la frontière, n’importe où plutôt que dans nos assiettes. C’est à peine si on ne va pas organiser des charters pour l’envoyer se faire voir ailleurs.

Vous trouvez qu’on exagère ? Allez demander aux producteurs ce qu’ils en pensent. Ils n’ont plus que leurs pioches pour pleurer. Et pourtant à y regarder de plus près, c’est intriguant cette histoire du rejet du concombre si on la compare à une autre mésaventure alimentaire récente : en janvier, un adolescent est mort après avoir mangé dans un fast-food à Avignon. Après enquête, on a découvert la présence de staphylocoques dorés dans le liquide gastrique de la victime, ainsi que chez cinq des huit employés présents ce soir-là dans le fast-food.