Comme un Jack qui sort de sa boîte, les souvenirs de la fête ont surgi en ouvrant un carton oublié, au fond d’un garage. Cela s’était passé sept ou huit ans plus tôt, dans une très grande maison en Auvergne où nous devions faire la fête à beaucoup, plusieurs jours d’affilée. Arrivés en avance, nous avions découvert la bâtisse, qu’Augustin Meaulnes semblait avoir quittée au petit matin. Une grande maison de maître défraîchie en haut d’une clairière entourée de sapins, avec, tout en bas, un étang. Des chambres rustiques, de vastes salles à manger avec de hautes cheminées. Et dans le sous-sol une crypte, avec un autel, des prie-Dieu, une statue de Jeanne d’Arc.
Dès le lendemain, les recherches avaient commencé pour trouver de bons produits pour la fête. Un jeu de piste excitant pour traquer au hasard des villages les meilleurs producteurs. Une charcuterie divine à Sauxillanges, qui s’était engagé à nous trouver de bons cochons de lait pour les cuire à la braise. Puis un paysan qui avait deux moutons à point pour le méchoui. Une fromagerie semi-artisanale vendant à vil prix ses fromages les plus avancés. Puis les enfants avaient ramassé dans les forêts de grandes fougères pour transformer des cagettes en plateaux, et des kilos de myrtilles, pour les tartes.
Restait à trouver le vin, dans un coin qui n’en produit guère, à moins de pousser jusqu’aux jolis terroirs à pinots noirs de Boudes. Finalement, on l’a déniché en traversant un hameau qui s’appelait Sarpail. Devant une maison,