A chacun son vin. Ou plutôt à chaque génération son litron. Ainsi peuvent être résumés, toutes nuances bues, les tout récents travaux de deux enseignants-chercheurs de l’Ecole supérieure de commerce de Pau, Thierry Lorey et Pascal Pouteux, sur la consommation du précieux liquide et ses représentations.
De leur plongée dans l'alcool à base de 39 longs entretiens sont en effet ressorties des «cassures importantes» entre la «génération héritage», les plus de 65 ans, la «génération X», entre 30 et 40 ans et la «génération Y», entre 18 et 30 ans. Chacune d'entre elles aurait son vin emblématique : vin de table pour les plus anciens, vins AOC pour les 30-40 ans, vins facilement repérables avec la notion de cépage pour les plus jeunes.
Au-delà du flacon, si les trois générations louent d’un même cri le caractère convivial de s’en jeter un, la fréquence de ladite consommation diffère aussi selon l’âge. Elle est régulière, voire quotidienne, pour la «génération héritage» qui la pratique en famille et entre amis. Elle est occasionnelle et surtout festive pour les 30-40 ans. Et devient carrément exceptionnelle chez les 18-30 ans qui redoutent les dégâts sur la santé et considèrent le jaja comme un produit de luxe.
Et alors ? Et bien, si les Français restent encore les premiers consommateurs de vin au monde par habitant avec 50 litres par an en 2010, la descente amorcée depuis plusieurs années (-17% en volume durant les huit dernières années) devrait donc se poursuivre sous l'infl