Un petit parc ombragé et confidentiel du centre de Paris, un après-midi de juillet. Quelques enfants en bas âge s’amusent dans l’herbe. Autour d’une poussette, on remarque un attroupement paisible : deux hommes et deux femmes s’émerveillent en gazouillant avec un bébé d’un an. Ils s’échangent des anecdotes sur l’enfant et ses progrès, ils en sont gagas. Et c’est là qu’on comprend que ce bébé a… quatre parents. Les familles homoparentales sont de plus en plus nombreuses. Co-parent, deuxième parent, parent social… eux aussi constituent une famille. Avec moins de droits que les autres. C’est un point commun avec les beaux-parents que les liens du sang ne rattachent pas aux enfants qu’ils élèvent.
Aujourd’hui, 1,6 million d’enfants vivent dans une famille recomposée. Selon l’Insee, les deux tiers des enfants concernés par une recomposition familiale vivent ensuite avec une nouvelle fratrie. Et au minimum 30 000 enfants vivent dans une famille homoparentale, selon une estimation de l’Ined, dix fois plus selon l’APGL, association des parents et futurs parents gais et lesbiens. Quel statut leur donner ? Faut-il en inventer un ?
Aujourd'hui Nora Berra, secrétaire d'Etat à la Santé, propose d'«arrêter de fermer les yeux sur le vide juridique qui favorise des situations douloureuses pour des enfants autant que pour leurs familles». Et de créer «un statut de co-parent».
L’idée n’est pas nouvelle mais elle hérisse une partie de la droite, horrifiée à l’idée de voir se