«Tiens, regarde, en voilà un !» alerte, fin observateur, notre guide, Charles, au carrefour des boulevards Voltaire et Parmentier dans le XIe arrondissement parisien. «On le reconnaît à l'allure, à la fois fluide et nerveuse, au coup de pédale continu, au style streetwear». On ne se salue pas en se croisant mais c'est comme ci. Le journaliste parti tester le vélo à pignon fixe ou «fixie» (pour fix gear, en anglais) ne roule que depuis dix minutes mais il a déjà l'impression d'avoir intégré une de ces tribus urbaines qui se distinguent de leurs contemporains par leur mode de locomotion. La tribu en question regroupe tous ceux, et ils sont de plus en plus nombreux - quelques milliers à Paris, bien plus à Londres, Tokyo ou aux Etats-Unis -, qui ont troqué leur bicyclette à roue libre, dérailleur et vitesses pour ce vélo minimal signant un retour aux sources de la mécanique cycliste. Vintage en cadre acier ou moderne et épuré version alu, le fixie remet au goût du jour les bêtes de course pour pistards qui animaient les soirées des vélodromes de la grande époque. Des vélos de piste qui furent les premiers engins à pignon fixe, conçus pour foncer sur des pistes aussi lisses que régulières sans jamais cesser de pédaler. Un type de transmission bien particulier qui induit une conduite très différente de celle de la petite reine traditionnelle.
Glisse. A la différence de la bicyclette de Monsieur tout le monde, le fixie est léger