Le jour où je l'ai vue, je l'ai tout de suite aimée. Ne me demandez ni pourquoi ni comment, cela a été un coup de foudre inexplicable. Elle est entrée dans la pièce, cette pièce remplie d'enfants, et elle a tourné la tête vers moi. Quand nos yeux se sont croisés, j'ai pensé :«Celle-ci, c'est la mienne. Elle est pour moi.» Elle était si belle, on aurait dit une princesse occidentale, celles qui sourient en couverture des magazines. Elle avait des cheveux dorés, un peu ébouriffés et très frisés. Ses cheveux sont la première chose que j'ai aimée chez elle parce que, dans ma tête de petite fille, ils étaient semblables à ceux de la poupée dont je rêvais depuis toujours. Et puis, ils symbolisaient quelque chose pour moi. Ce blond indiquait une chose primordiale : elle n'était pas japonaise. Toutes les chevelures que je voyais au quotidien étaient noires et raides. Ensuite, j'ai vu ses yeux. Des yeux allongés, mais pas en amande. D'immenses yeux noisette, bordés de vert et d'or.
Il n’y a pas que son visage qui m’ait marquée. Ici tout le monde portait un uniforme bleu marine et, jamais au grand jamais, les filles ne portaient de pantalons. Et bien elle, elle est arrivée vêtue d’un tee-shirt blanc soyeux, d’une veste militaire noire et d’un jean slim très foncé. C’était la première fois que je voyais une femme en pantalon. Elle était encore plus belle à mes yeux. Mais, quand mon regard s’est posé sur ses chaussures, j’étais sûre qu’elle était une princesse. Elle portait la p