Des Monologues très fictifs. Pour cette série d'été, Libération s'est aventuré dans les têtes de dix présidentiables français et leur a prêté des monologues intérieurs totalement fantasques, facétieux et fallacieux.
«Vacances j’oublie tout/ Plus rien à faire du tout/ J’m’envoie en l’air ça c’est super/ Folie légère/ Vacances j’oublie tout/ Plus rien à faire du tout/J’m’envoie en l’air ça c’est super/ Folie légère/C’est fou !» Ah, qu’est-ce que j’ai pu danser là-dessus avec François, à l’été 1982… Attali venait de me faire embaucher à l’Elysée, on n’avait même pas 30 ans, pas encore les enfants, on est partis en voiture, au hasard Balthazar. Seul repère, «la mer». Direction la Normandie, puis la Bretagne… J’avais les pieds sur la boîte à gants, parfois François me disait de les déplacer un peu, histoire de bien y voir, «tout de même». Jamais trop fou-fou, François. Le vent chaud sur mes pieds en éventail : encore aujourd’hui, la sensation perdure, et avec elle le sentiment d’une liberté totale, d’une légèreté de l’être absolument pas insoutenable. Quand je pense qu’on m’a longtemps dite coincée, avant de me taxer de vapeurs hystérisantes…
Il est vrai que François conduit bien, souple et constant, pas du genre à accélérer brutalement comme je peux le faire. Non que je cautionne l’idiote formule machiste «femme au volant, mort au tournant», mais bon, j’admets que les enfants ont plus souvent vomi quand je le te