Lorsqu’elle fait ses courses, Bridget réchauffe la planète. Non pas qu’elle s’y rende en 4x4 - êtes-vous dingues ? - mais son cerveau se met à fumer dans les rayons. Depuis que le gouvernement s’est lancé dans «l’étiquetage environnemental», faire ses courses est une véritable tannée, doublée d’une fabrique à migraines qu’aucune huile essentielle ne peut apaiser.
Elle partait pourtant d'un bon sentiment, l'étiquette écologique. Créée à l'origine pour déniaiser le consommateur qui remplit son chariot sans réfléchir, elle se présente sous la forme d'un petit logo qui délivre une ou plusieurs informations capitales : les émissions de CO2, la production de déchets, la pollution aquatique, l'eutrophisation des milieux, la pression sur les ressources, la consommation d'eau… Et pourquoi pas la couleur du slip du fabricant, tant qu'on y est ? Justement, on y songe. Et c'est là que le bât blesse, car tout le monde le sait : trop d'information tue l'information.
Calculs. L'expérimentation a démarré le 1er juillet et elle concerne un millier de produits aussi divers que le shampoing, le jus de raisin et les œufs. C'est Casino qui a dégainé il y a quatre ans avec un simple «indice carbone» siglé sur 600 produits. Ainsi pouvait-on apprendre que le paquet de pâtes avait émis 200 grammes de CO2 au cours de sa vie : de la culture du blé au conditionnement et au transport dans l'épicerie. Depuis, les choses se sont considérablement compliquées