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Mon job, cet inconnu

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Rentrée. Economètre, actuaire, incubateur : pas facile d’exercer un métier dont personne ne comprend l’intitulé.
publié le 29 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 août 2011 à 16h22)

C’est la rentrée. Retour à la case boulot. Si rempiler pour une nouvelle année ne ravit qu’une poignée de masos, la reprise peut se révéler encore plus douloureuse quand on est un incompris du job. En clair, quand on exerce un métier dont les autres ne comprennent même pas l’intitulé. Facile d’imaginer, voire de plaindre un instit, un plombier ou un médecin. Moins évident d’avoir de la compassion pour un économètre, un incubateur ou, pire, un actuaire.

Oui, oui, un actuaire. «Chaque fois qu'on me demande ce que je fais dans la vie, il y a un grand blanc puis deux types de réactions : soit on passe vite à autre chose, soit la personne veut absolument comprendre et on est partis pour des heures», s'amuse Amina, rompue à ce comique de répétition sur son métier. Sauf si, miracle, «mon interlocuteur bosse dans les assurances ou la finance, il y a peu de chances pour qu'il devine d'emblée que mon boulot consiste à élaborer des contrats d'assurance rentables à partir de calculs basés sur des événements passés.»

Mystère. Combien sont-ils, ces damnés qui doivent dégainer un tableau Velleda à chaque fois que surgit la fatidique question : «Et toi, tu fais quoi, comme boulot ?» Même le plus zélé des conseillers de Pôle emploi ne peut répondre. Le Répertoire opérationnel des métiers et emplois (Rome) de l'institution a beau comptabiliser plus de 10 000 sortes de métiers, nombre de petits nouveaux leur échappent.

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