Menu
Libération

Claude, la reine des prunes

Article réservé aux abonnés
Tu mitonnes! Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, chutney et confiture de fin d’été.
(Christophe Maout)
publié le 1er septembre 2011 à 0h00

Nous, on aimerait se lever que les jours de marché. Si, si. Car, il n’y a pas de plus belle réjouissance pour les matins ordinaires que de préparer le cabas pour les courses de plein air. C’est aussi un baume contre le cafard des retours de vacances. Et puis, vous avez remarqué comment on se réveille davantage en paix quand il est question d’aller choisir un tendre chou nouveau, une brassée de blettes, une barquette de Maras des bois ou de belles tomates de plein champ encore chaudes du soleil d’août. Du fond du plumard, on y songe avec un appétit tranquille mais tenace, convoquant sur l’oreiller Ginette Mathiot (1) pour caresser quelques recettes à venir avec les produits de nos tripiers et maraîchers préférés.

Après, il est encore un peu plus question de rite car il faut préparer la liste des courses du marché. On s’en va donc fouiller au fond de la corbeille à papier pour y dénicher un dos d’enveloppe vierge que l’on déchire consciencieusement. Une pointe Bic ou un crayon de papier pour écrire les courses. Mais jamais de feutre dont l’encre tache au fond de la poche de jeans ou sur les doigts. Après, on s’en va se poster devant le frigo et la cambuse, scrutant les manques présents et les pénuries à venir avec la méticulosité d’un sergent de ville palpant un shiteux.

Déniché. Il faudra acheter de la coriandre fraîche, des oignons rouges, des œufs, un morceau de parmesan, refaire le stock de pommes de terre ; trier une grosse batavia que l'on enveloppera dans