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Hein, tu dis Coué ?

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On y croit. Réunis en colloque, les adeptes de la célèbre méthode, mère de la pensée positive, vantent des bienfaits toujours d’actualité.
publié le 7 septembre 2011 à 0h00

Coué, coué, coué, coué ? La bonne vieille méthode de Papi Coué, le triomphe de l'autopersuasion, redeviendrait tendance presque un siècle après la mort du maître (1857-1926) ? Ses fidèles en tout cas s'en sont convaincu. Ils étaient réunis le week-end dernier dans les locaux de la faculté de pharmacie de Nancy, la ville où Emile Coué, pharmacien de son état, tenait une officine. Durant trois jours, comme du vivant de Coué, les murs ont plusieurs fois résonné de sa formule choc, répétée à haute voix et en boucle, un peu comme une prière : «Tous les matins, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux !» Et quand c'est tout l'amphi qui s'y met, on se croirait à la messe. Ou dans une secte étrange, peuplée d'adeptes à cheveux blancs.

C'est un fait, Coué date un peu. Mais sa méthode a nourri les fondamentaux de nombreuses thérapies (contre la timidité, les addictions, etc.) et training (pour les sportifs de haut niveau, les comédiens, les salariés). Elle a inspiré la sophrologie, la programmation neurolinguistique (PNL) et de nombreuses méthodes de développement personnel. Bref, Coué, bien qu'un peu suranné, a fait des petits. Les puristes vont plus loin : on n'a jamais rien inventé de mieux en matière de pensée positive. Face à l'anxiété engendrée par une situation mondiale disons tendue, face aussi à la violence du monde du travail qui presse les gens comme des citrons, les «couéïstes» tiennent leur remède : répéter à voix haute et plusieurs fois de suite <