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Libération
Reportage

Bonne fac, bon genre

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XX-XY . L’université Paris-VII-Diderot organise pour les étudiants de première année une journée de formation obligatoire sur l’égalité femmes-hommes. Une nouveauté.
publié le 19 septembre 2011 à 0h00

Vrai ou faux : les femmes ont plus de temps libre que les hommes. Il y a aujourd’hui autant de femmes cadres que d’hommes cadres. Dans l’enseignement supérieur, les filles représentent plus de la moitié des inscrits dans les filières les plus cotées. Alors ?

Ils sont 250 étudiants à plancher sur un questionnaire. Inscrits en histoire, géographie, lettres, arts ou biologie, c’est leur premier contact avec les bancs d’amphi de l’université, et c’est pour entendre parler hommes, femmes, inégalités, stéréotypes… L’exercice n’est pas noté, et personne ne relèvera la copie. Certains consultent leur voisin, stylo à la main. En pleine polémique sur les manuels scolaires, 3 700 étudiants de Paris-VII-Diderot viennent de suivre une journée de formation sur le genre et l’égalité avant la véritable rentrée. C’est une nouveauté. Et c’est obligatoire : une feuille d’émargement circule. Cela en fait soupirer quelques-uns.

«Pourquoi vous êtes là ?» lance Rachida Lemmaghti, coordinatrice du Pôle égalité femmes-hommes de Paris-VII, venue présenter ce «premier et unique service universitaire» créé l'an dernier. Certains se le demandent, et ça fait partie du jeu. Sophie Lhenry, qui termine une thèse en sociologie sur l'exil des féministes algériennes et iraniennes en France, assure les trois heures de cours de ce matin. Question : «En terminale, les filles sont surreprésentées dans les filières scientifiques, vrai ou faux ?» L'amphi, peuplé de littéraires, compte davant