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Libération

Trouver sa place au bureau, ça se travaille

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publié le 3 octobre 2011 à 0h00

C'est un salon qui vient de fermer ses portes à Lyon. Il porte le nom barbare de «Preventica». «Preven», comme prévention ; «tica», comme «t'inquiète, ça va bien se passer». C'est du moins notre interprétation. L'objet de ce raout : parler maîtrise des risques et qualité de vie au travail. Et pour ça, il y a du monde au balcon : 380 exposants, 145 conférences, 10 000 visiteurs. Le sujet préoccupe et fait causer, de la conférence inaugurale sur la pénibilité et l'usure professionnelle à la réunion de clôture sur «la place du travail dans notre société».

Pour ce dernier débat, quasi philosophique, une brochette de professionnels férus de la question travail. D'abord, rien de nouveau sous le soleil : l'histoire se répète. Ainsi, ce sentiment de «perte de sens» du travail ne date pas d'hier. Renault, alors au faîte de l'automatisation, en 1912, montrait des films aux ouvriers pour qu'ils découvrent le montage complet de la voiture tant leurs tâches étaient spécialisées et compartimentées. La dégradation de la valeur travail et la pénibilité ne sont pas des découvertes. Seulement, elles ne touchaient jusque-là «que» les ouvriers ; aujourd'hui, les cadres les subissent aussi.

L'historien Franck Thénard-Duvivier explique que ceux-ci sont aujourd'hui «dépossédés» du sens de leur tâche. Leur «interchangeabilité» a tendance à faire oublier qu'ils détiennent un savoir-faire. Pour le coup, les temps ont un peu changé : l'heure de travail est vingt huit