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Les bronzés chez le psy

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Addiction . Une étude menée par trois Français révèle l’existence d’une dépendance aux rayons UV.
publié le 6 octobre 2011 à 0h00

«Ma mère est accro au bronzage, elle rêve de devenir noire, pour cela elle se met tous les jours et toute la journée avec de l'huile de bronzage indice 2 au soleil dans le jardin.» Cet accablant témoignage trouvé sur Doctissimo, le site favori des hypocondriaques, confirme la dernière trouvaille en matière d'addiction mise en lumière, si l'on ose dire, par trois psychiatres français (1) : l'addiction au bronzage.

Après les plus connues dépendances à l’alcool, aux drogues, à la clope, plus récemment au sport, encore plus récemment aux jeux vidéo et aux jeux tout court, voici donc, accroche-toi à ta lampe à bronzer, la «tanorexie», c’est-à-dire le trouble du rayon UV. Les trois psys se sont penchés sur les quelques études, essentiellement américaines et britanniques, menées sur ce sujet le plus souvent à l’étranger et publiées entre 1983 et 2010. On y trouve une forte prévalence de l’addiction au bronzage chez les adolescents, surtout les adolescentes (entre 10% et 25% d’entre eux seraient concernés). Et plus volontiers dans les catégories socioprofessionnelles les moins favorisées.

«Le bronzage procure une euphorie comparable à l'effet de la morphine, n'hésitent pas à asséner les auteurs. Lors du contact avec la peau, le rayonnement UV active au niveau neurobiologique des récepteurs qui libèrent des opioïdes endogènes. Leur effet est similaire à celui d'un exercice physique intense et prolongé.» C'est donc l'«effet endorphines», bien connu de