La scène se passe à l’Elysée. L’aide de camp du chef de l’Etat entre dans le bureau présidentiel portant avec précaution un petit colis de forme carrée soigneusement enveloppé dans du papier kraft. Le Président, occupé à écrire, lève les yeux.
«C’est pour quoi ?
- Un cadeau pour vous, monsieur le Président.»
- Qu’est-ce ?
- C’est-à-dire que c’est un cadeau, euh… un peu particulier.
- Mais encore ?
- Il s’agit d’un Babycook, monsieur le Président.
- Un quoi ?
- Le Babycook est une sorte de petit robot ménager qui permet de cuisiner pour les tout-petits. Si je peux me permettre, ma femme a le même.
- Faites voir ?»
L’aide de camp sort l’engin du carton et le pose sur le bureau présidentiel.
«Vous l’avez passé au déminage ?
- Bien sûr, monsieur le Président. On l’a examiné sous toutes les coutures. Même votre chef en cuisine est venu l’observer. D’autant que cet appareil a visiblement déjà servi.»
Le chef de l’Etat se rapproche du Babycook, soulève le couvercle et exprime une moue de dégoût.
«C’est vrai, ça sent le poireau.» Puis agacé : «Qui m’a adressé cette chose ?
- Un certain Augustin Granger, monsieur le Président.
- Encore un plaisantin qui va voter Mélenchon.
- Je ne suis pas en mesure de vous répondre, monsieur le Président. Mais nous avons fait enquêter sur lui par la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur, ndlr].»
Le Président, le coupant : «Dites-moi pas que vous avez fait ses fadettes ?
- Non. Juste le grand voisinage et un coup d’œil dans les fichiers habituels