Pour un rhume, une cystite, des difficultés d’endormissement, on a vite fait de s’autoprescrire des médicaments que l’on sait efficaces. Un Français sur deux a recours à l’automédication, d’après une enquête Ifop pour le groupement des pharmaciens. Mais la question est sans doute plus complexe qu’il n’y paraît. La semaine dernière, l’Association des industriels du médicament d’automédication (Afipa) organisait une rencontre avec des labos, des médecins, des pharmaciens et les pouvoirs publics. En toile de fond, les politiques publiques de déremboursement et de réduction des dépenses de santé.
Tolérance. De fait, chacun stocke chez soi un volume variable de médicaments dans l'armoire à pharmacie familiale. Et même si le discours officiel a souvent condamné l'automédication, depuis quelque temps, le refrain n'est plus le même. Exit la priorité absolue de voir un médecin pour récupérer une ordonnance. Et pour cause : il y a de moins en moins de médecins, une baisse significative du nombre des médicaments remboursés, et une tendance à vanter l'autonomie du patient. Petit à petit, l'interlocuteur privilégié du Français souffreteux est devenu le pharmacien. Qui donne des conseils, qui diagnostique… En tout cas, pour les «petites pathologies chroniques et sans gravité», souligne l'Afipa.
L’automédication gagne donc du terrain, + 5,6% depuis 2008. Mais il lui reste encore du chemin : elle représente aujourd’hui 6,4% du marché pharmaceutique national, quand la