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Libération

Spleen d’automne : béni soit qui malt y pense

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Whisky . Des coffrets issus des meilleures distilleries d’Ecosse à déguster au coin du feu.
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Amoins d'être un indécrottable romantique, il n'y a pas vraiment de raison de chérir l'automne, saison où tout se conjugue pour vous tourmenter : les premières pluies qui griffent, les premiers froids qui mordent, les rhumatismes qui pincent et la mélancolie pointue du temps qui passe, sans parler des impôts qui vous dégringolent dessus comme à Gravelotte. Heureusement, c'est aussi le moment où les master distillers, comme disent ceux qui s'y croient, viennent à la rescousse avec quelques nouveaux breuvages réconfortants.

Chagrin. Tout d'abord, Aberlour qui brandit bien haut les couleurs du noble Speyside, vieille terre ventée et granitique qui concentre à elle seule la moitié des distilleries écossaises. En général, les single malts du coin sont plutôt complexes et ne se livrent pas dès la première gorgée. Ils ont souvent l'élégance discrète, se révèlent un peu fumés et se déclinent entre deux extrêmes : une tonalité cherry (xérès) assez prononcée et un style plus léger, plus subtil aussi. Aberlour appartient à la première catégorie. Ce qui lui vaut d'apparaître dans ces colonnes, c'est qu'il propose pour les fêtes de fin d'année dix, oui dix pas un de plus, coffrets numérotés contenant quatre flacons de 33 cl, tous des millésimes d'exception, fruits d'une sélection parmi les meilleurs fûts. Voici ce que le manuel de dégustation nous dit du millésime 1967 : «palais croustillant, presque rêche comme du taffetas». Le moelleux s'insta