Menu
Libération

Mots d’enfants d’homos

Article réservé aux abonnés
Cocon . Agés de 18 à 87 ans, ils ont grandi dans des foyers homoparentaux ou ont découvert jeunes l’homosexualité d’un parent. Le livre «Fils de» rassemble leurs témoignages.
publié le 7 novembre 2011 à 0h00

La plus âgée a 87 ans, c'est Geneviève, dont la mère Marguerite, née en 1886 avait «des tendances lesbiennes». La plus jeune a 18 ans. Elle s'appelle Clotilde, elle est étudiante en droit à Paris : sa mère et son père se sont rencontrés grâce à une petite annonce publiée dans un journal homo. Ils sont trente, hommes et femmes, rassemblés dans un livre (1) qui expose leurs visages et leurs histoires. Fils et filles d'homosexuels.

Ce livre est sorti vendredi. La veille, on apprenait que le tribunal de Bayonne accordait à une femme pacsée avec une autre femme, l’autorité parentale sur les enfants de sa compagne. Une nouvelle décision de justice qui prend acte des familles homoparentales… et de leur banalisation. Ces configurations familiales feront d’ailleurs leur entrée dans le programme des terminales littéraires dans un nouvel enseignement intitulé «Droit et grands enjeux du monde contemporain».

Dans Fils de, la photographe Zabou Carrière et la journaliste Taina Tervonen ont voulu montrer ces enfants devenus adultes. Gros plans. Confidences. Pourquoi ? «Peut-être pour rappeler que dans les débats idéologiques des "pour" et "contre", il y a une parole que l'on n'entend pas : celle de l'intime. Cette parole ne proclame rien, elle n'est pas là pour revendiquer, mais simplement pour raconter la réalité d'une histoire familiale. Toutes les étiquettes deviennent alors futiles», écrivent les auteures. Alors les voilà. Certains ont été conçus «class