Comment les fumeurs font-ils pour s’en griller une au boulot ? Comment vivent-ils leurs pauses ? Combien s’en autorisent-ils ? Propos recueillis sans mégoter devant les gares Montparnasse et Saint-Lazare, à Paris. A l’arrivée, pas ou si peu de nostalgiques des locaux enfumés.
Marie 30 ans, cadre dans le marketing :
«LE CLAN DES FUMEURS FAIT DES ENVIEUX»
«A la médecine du travail, on nous recommande d’aller respirer dehors et de se détendre les yeux en projetant le regard le plus loin possible. Je fais tout ça pendant ma pause-cigarette. Je l’ai dit au médecin du travail, qui n’a pas du tout cherché à me dissuader. Mon N+1 et mon N+3 sont aussi de gros fumeurs, mais personne ne clope dans les bureaux, ça déclenche tout de suite les alarmes incendie. J’ai remarqué que le clan des fumeurs fait des envieux. On a créé une petite bande en bas de la tour Montparnasse. On parle des chefs, du boulot, et c’est convivial. Des non-fumeurs m’ont déjà dit qu’ils se sentaient tenus à l’écart. C’est ça, le reproche qu’ils nous font.»
Géraldine 48 ans, PDG dans l'événementiel :
«MON BUREAU N'EST PAS UN LIEU PUBLIC»
«Ça peut paraître dingue : je travaille dans l’organisation de congrès en cancérologie et je fume depuis trente ans. Comme mon bureau n’est pas un lieu public mais seulement mon bureau, j’ai décrété qu’il resterait fumeur. Mes quatre collaboratrices fument