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Libération

La tige sans litige

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Cendres. Cinq ans après la prohibition de la cigarette dans les lieux publics, le monde du travail fume le calumet de la paix. A quelques hoquets près.
Seuls 13% des Français auraient arrêté de fumer depuis l'entrée en vigueur du décrêt, il y a cinq ans. (REUTERS)
publié le 15 novembre 2011 à 0h00

Cinq ans déjà. Cinq ans qu'à cause du «décret Bertrand» (moins connu sous le nom de décret n°2006-1386 du 15 novembre 2006), la clope est bannie des «lieux affectés à un usage collectif». Fini la sèche au boulot, dans le métro, au resto, etc. (1). Des regrets ? En cinq ans, ils semblent être partis en fumée. La loi Evin et le fameux décret sont entrés dans les mœurs. A quelques rebelles et ayatollahs de l'antifumée près, fumeurs et non-fumeurs semblent avoir trouvé un gentleman's agreement. Particulièrement sur les lieux de travail. Désormais, les fumeurs, en majorité, vont prendre le frais quand ils ont envie de s'en griller une, quand une minorité - entre 11 et 13% des salariés (2) - accepte de s'enfermer dans des fumoirs dédiés, ces bocaux nicotinés à la limite du répulsif.

Mèche. La guerre de la fumette n'aura donc plus lieu ? Il s'en trouve encore, surtout des non-fumeurs il faut bien le dire, pour rallumer la mèche en dénonçant la pause-cigarette, avec une brûlante envie de la déduire du temps du travail, en emboîtant par exemple le pas aux Belges (depuis peu, les fonctionnaires de Wallonie sont contraints de pointer à chaque sortie clope). En France, l'Office français de prévention du tabagisme, prêchant pour sa paroisse, s'est ainsi plu à commander à l'institut CSA une étude pour mieux clamer : «Ceux qui fument un paquet quotidiennement font huit pauses dans la journée, soit environ 80 minutes d'arrêt.» Sans grand effet. Du