Est-ce parce qu’elle est au départ une sage-femme ? En tout cas, c’est devenu son combat. Depuis près d’un an, la députée UMP des Ardennes Bérengère Poletti a une idée fixe : déposer une proposition de loi destinée à permettre un accès plus facile à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et à la contraception pour les mineures. En somme, c’est la pilule gratuite pour les mineures. Au printemps, la parlementaire avait fait un rapport sur le sujet, puis annoncé dans la foulée le dépôt d’un projet de loi. Hier, celui-ci a été débattu à l’Assemblée nationale.
Comment lui donner tort ? Voilà une situation qui paraît figée. Il y a un an, le professeur Israël Nisand dénonçait «le silence et l'indifférence dans lesquels des mineures avortent chaque année en plus grand nombre». Les chiffres sont alarmants, avec un taux d'IVG des mineures de 1,08% en 2007, dernières statistiques publiées à ce jour. Mais ce taux peut atteindre 2,5% dans les départements d'outre-mer. Plus grave, il a tendance à augmenter. «Ces 14 500 interruptions annuelles de grossesses adolescentes non désirées sont le plus souvent le résultat d'une contraception mal maîtrisée, voire inexistante», notait peu après la députée dans son rapport.
Dans ces conditions, Bérengère Poletti a mis en avant un blocage bien réel : celui du coût. «Lorsqu'elles doivent prendre elles-mêmes en charge leur contraception, les adolescentes doivent assumer le coût d'une consultation médicale - soit, en secteur co