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Libération

Une expo met le turbin en dessin

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publié le 21 novembre 2011 à 0h00

«Dessine-moi le travail.» Voilà le titre de l'exposition imaginée par le syndicat CFDT (1). La proposition emprunte au Petit Prince demandant à l'écrivain de lui dessiner un mouton. Le travail… moins facile à croquer qu'un mouton. Pourtant, souvent, les travailleurs sont assimilés à ces animaux-là : avançant en files, prêts à être tondus, ne réagissant pas à ce qu'on leur fait subir. L'exposition, plutôt que de céder à l'exercice chronologique, a préféré choisir des thématiques. Depuis les années 70, elles reviennent en mouvement perpétuel : «Le rythme insoutenable» côtoie «la juste rémunération». Parfois, les dessins sortent des champs prévus : Ainsi ce croquis de Chimulus présente une assistante avec ses huit bras, et cet employé qui questionne : «Elle s'appelle comment, votre assistante ?» «Moi je ne sais pas. Je l'appelle Machine», répond le cadre.

Dans l’exposition, les bulletins de la CFDT reprennent les luttes de la centrale. Ces dessins finissent, au bout du compte, par les illustrer. «Quel travail et pour quoi faire ?» demande le magazine en 1993.

Un bon dessin va souvent de pair avec un slogan percutant. Ainsi ce croquis de Faujour mettant en scène un ouvrier de couleur : «Huit heures pas jour à monter les parpaings, et le reste à raser les murs.» Dans la même veine, Tignous parle des vacances, l'autre face cachée du travail : «Je pars pas en vacances, j'ai peur de ne pas avoir envie de revenir.»

L'opposition entre pat