En finir avec le bisphénol A (BPA), une utopie ? Le 12 octobre, les députés ont voté l'interdiction de cette substance chimique dans les contenants alimentaires à partir de 2014. Quelques semaines auparavant, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait publié un rapport préconisant de réduire l'exposition à ce perturbateur endocrinien suspecté de graves effets toxiques pour la santé et la reproduction, même à faibles doses, notamment pour les populations les plus sensibles (femmes enceintes ou allaitantes, nourrissons, jeunes enfants). L'Anses avait aussi lancé un appel à contribution des industriels et distributeurs pour recueillir toute donnée sur des produits de substitution. Mais l'industrie a aussitôt jugé ces décisions prématurées et inapplicables. Pour l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), «les substituts testés n'apportent pas la même satisfaction» que le bisphénol A. Jean-René Buisson, son président, assure que «les entreprises agroalimentaires se sont engagées dans la recherche, aux côtés de leurs fournisseurs d'emballages, d'outils d'évaluation toxicologiques des substituts,afin d'éviter de remplacer le BPA par une substance à l'innocuité défaillante». Mais, assure-t-il, «la substitution sera longue et coûteuse».
Même tonalité à l'Union des industries chimiques (UIC), qui juge dans un communiqué que «la substitution du BPA n'est pas une démar