«Si les profs étaient des gens normaux, ils nous comprendraient un peu mieux, ils nous mettraient des bonnes notes de temps en temps ; ils sauraient faire des blagues ; ils ne crieraient pas sur nous H24», énumère Cindy, élève en seconde à Paris. Mais les profs sont «différents, un peu aliens», résume-t-elle. Spécimens très particuliers, les profs d'arts plastiques et de musique : «Ils lancent des éponges à travers la salle», balance Pierre-Louis, également en seconde. Et ceux de philo : «Mon prof se balade dans les rangs avec un pendule, on dirait un ouf», s'inquiète Pablo. D'autres «font des bruits très bizarres avec leur bouche» ou sont capables de «hurler dès 8 heures du mat». La preuve que quelque chose cloche, mais quoi ?
«C'est sûr, ils doivent avoir des problèmes persos, sinon, ils nous crasheraient pas comme ça, analysent Princessia et Sofia, en troisième dans le Val-de-Marne. Nous, on fait de gros efforts pour les supporter, souvent on les respecte plus que nos parents, et ils ne nous le rendent même pas ! C'est abuser.» Elles s'agacent contre ceux qui mettent un certain temps à corriger des contrôles : «Quand même, ils ont que ça à faire !»
Aucune excuse, même privée. Jeanne, parisienne, peine à imaginer un prof ailleurs que dans sa salle : «C'est comme sa maison, son domaine.»Lisa, de Seine-Saint-Denis, trouve étrange qu'un prof ne mette «jamais la photo de sa famille sur