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Nés sous X : le droit de savoir ?

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Origines. La députée UMP Brigitte Barèges propose de supprimer l’anonymat des mères qui renoncent à leur bébé. Les enfants pourraient, à leur majorité, faire lever le secret.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

Audrey a 30 ans et n'a «pas trouvé». Elle connaît juste le prénom de sa mère biologique qu'elle a déniché dans son dossier médical à l'hôpital de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) où elle est née. Ses parents lui ont toujours dit qu'elle avait été adoptée à 5 mois. «D'où je viens, de quelle région ? Quel âge avait ma mère à ma naissance, est-ce que je lui ressemble ?» Pour l'instant, ces questions demeurent en suspens. Elle cherche encore. Elle est devenue archéologue.

Jean-François Kriguer, 64 ans, est parti à la recherche de sa mère biologique en 1981, après la mort de ses parents. Cela lui a pris vingt ans. Il a découvert que celle qui l’avait mis au monde était une jeune veuve de 19 ans, mère d’une petite fille, qui s’était consolée dans les bras d’un jeune homme de son âge. Un jour, l’amant était parti sans un mot. Elle était enceinte de lui. Audrey et Jean-François sont devenus des militants du droit à connaître ses origines. Elle aux X en colère, lui à Prophyla-xy. Hier, huit associations étaient rassemblées à l’Assemblée nationale pour appuyer les propositions de loi de l’UMP Brigitte Barèges pour en finir avec l’accouchement dans l’anonymat.

Pli fermé. Depuis 2002, et une loi de Ségolène Royal, les femmes accouchant sous X sont incitées à confier des données sur leur identité et les origines de l'enfant. Si ce dernier le demande, le Conseil national d'accès aux origines personnelles, peut intervenir auprès des mères de naissance pour leur