Dimanche, 85% des horaires des 15 000 trains roulant chaque jour vont être modifiés. Mais c’est lundi, lorsque s’ébranleront les trains dits du quotidien, que l’on saura si la nouvelle grille a fait disjoncter le rail. A cette échelle-là, un tel chamboulement ne s’est jamais produit. Ou plutôt, personne ne s’y était risqué. A J-3, les couteaux sont aiguisés.
L'Association des voyageurs usagers des chemins de fer, l'Avuc, et la Cnut, un collectif regroupant plusieurs associations, viennent d'ouvrir un site (1) sur lequel les usagers peuvent consigner leurs doléances. «On a déjà plusieurs centaines de plaintes», témoigne Willy Colin, porte-parole de l'Avuc. Telle cette quasi-suppression des trains de jour Marseille-Bordeaux par Toulouse : «On impose de passer par Paris, une énormité !» Très remontée, l'association invite à brandir un billet factice barré d'une large mention «usager en grève». «Attention, il ne s'agit pas de resquiller», prévient Willy Colin.
Aucune région n’échappe à la refonte des horaires, due à l’accélération de la rénovation du rail, à la mise en service de la ligne nouvelle Rhin-Rhône et surtout, au passage massif au «cadencement des horaires», cette façon très suisse de faire s’ébranler les trains à intervalles réguliers pour en rationaliser l’exploitation.
Nommée médiatrice fin novembre à la demande des présidents de Réseau ferré de France (RFF, propriétaire du réseau et initiateur de la réforme) et de la SNCF, Nicole Notat, anci