Cher monsieur Guéant,
Moi et mes copains «Blacks, Blancs, Beurs», comme on disait en 1998, ça fait un moment que l’on veut vous écrire. En fait, ça nous turlupine surtout depuis que vous êtes ministre de l’Intérieur et que vous multipliez les sorties sur l’immigration, les sans-papiers, les reconduites aux frontières. C’est vrai que dans ce domaine, vous avez un peu le rôle du méchant, hein ? Faut bien capter les voix du FN pour le taulier de l’Elysée. Pour un peu, on vous comprendrait, dévoué comme vous êtes à Nicolas Sarkozy. Mais franchement, l’autre jour, vous avez fait déborder votre tambouille électorale quand vous avez dit que 200 000 étrangers en situation régulière accueillis chaque année en France, c’est trop. De trop, à vous entendre, toutes ces femmes et tous ces hommes qui vivent, travaillent, paient des impôts, éduquent leurs enfants en France. Et qui, pour ceux qui retourneront définitivement au bled, le feront souvent entre quatre planches pour reposer dans leur terre natale.
Nous, on voudrait vous parler d’Erkan, d’Idir, de «Madame Carotte», de tous ces déracinés plus ou moins volontaires (la misère n’est pas un choix monsieur Guéant) qui ont bouturé sur le sol de France. Pour nous, ce ne sont pas des «immigrés de service» mais des amis, des vrais amis, dont jamais, au grand jamais, on ne pourrait imaginer qu’un jour on leur reprocherait d’être de trop ici.
Planétaires. Prenez Erkan, on l'a rencontré pour la première fois un de ces soirs où l'o